ici ou (pas) là
ici ou (pas) là s’adresse aux enfants à partir de 8 ans et aborde la peur de ne trouver sa place ni dans son corps en perpétuelle transformation ni dans les espaces qui nous entourent. « Accepter la transformation, s’approprier et vivre l’impermanence. » Après Mooooooooonstres et les peurs de l’endormissement puis à2pas2laporte et les peurs du mystère caché de l’autre côté de la porte, ici ou (pas) là vient mettre un point final à ce triptyque consacré à notre solitude face à nos peurs. Devenir ? Changer ? Rester ? S’accrocher ?
Devenir un être unique, certes, mais à quel prix, et où ?
Aspirer à… Ou être aspiré ?
Être enfin là pour laisser arriver l’autre.
Être ici ou là ? Ou pas là ? Apparaître ou disparaître ?
Dépasser les peurs de ne pas trouver sa place.
Cultiver la nécessité vitale du désir d’avancer… et de l’avancée des désirs.
Après : le personnage tente de s’endormir
Et : le personnage tente d’ouvrir une porte
Ici : le personnage tente de trouver sa place … Au confluent du réel et de l’imaginaire
ici ou (pas) là débute au moment où le personnage revient au théâtre, sur les lieux de la fiction.
On peut supposer qu’il vient pour qu’on lui raconte des histoires.
Parce que les histoires aident à comprendre le monde.
Ce qu’il a vécu dans le réel, nous n’en saurons rien, mais nous savons que le réel n’est pas toujours limpide.
Dans le réel, on n’arrête pas de grandir et de changer.
On n’arrête pas de regarder les autres et le monde changer.
Tout est toujours en mouvement permanent.
C’est difficile de trouver sa place.
C’est fatiguant de trouver un équilibre.
En revenant au théâtre, sans doute est-il tenté de retourner dans l’espace de la fiction.
Mais dorénavant, arrivant du réel il ne peut plus faire comme si celui-ci n’existait pas.
S’il le fait, il va s’enfermer dans un monde parallèle. Il risque de s’y isoler de nouveau.
Il risque d’y devenir transparent.
En se laissant entraîner une nouvelle fois dans cet espace, il sait qu’il nous raconte des histoires.
La place qu’il y cherche se trouve sur le fil, entre un réel pas toujours séduisant et l’illusion magnifique de l’histoire racontée qui devient vraie puisqu’elle est racontée.
Il va y laisser apparaître des successions possibles de lui,
Il va y composer un cabaret de son corps en transformation,
Il va accepter de manipuler et d’être manipulé,
Il va parfois perdre un peu la boule et le sens du réel,
Il va être emporté par des mouvements, il va répéter des gestes,
Il va se perdre dans des paysages,
Il va s’y révéler,
Il va s’en extraire,
Il va se confronter à lui-même,
… Et il va inviter ou inventer l’autre pour aller traverser d’autres horizons.